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Luc Baetens: "Les coûts continuent d'augmenter."

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En 2023, les frais de réparation s'élèvent en moyenne à 657 euros. La fin des augmentations de prix n'est pas en vue pour l'instant. Luc Baetens, directeur de CarGarantie Benelux, conseille aux concessionnaires de se protéger contre les risques et parle également des garanties pour les voitures électriques ainsi que les tendances actuelles et les évolutions du marché des garanties.

Monsieur Baetens, quels sont les thèmes qui ont été particulièrement importants pour vous et CarGarantie au cours de cette dernière année ?
Luc Baetens : Sur le plan international en particulier, 2023 a été une année de crises. Plusieurs conflits, les effets persistants de la pandémie, de nouvelles perturbations au niveau de la chaîne d'approvisionnement, la hausse des prix des matières premières : tous ces éléments ont eu un impact tangible sur l'ensemble de l'économie et continueront à nous toucher en 2024.

Dans quelle mesure ces crises affectent-elles le secteur automobile et CarGarantie ?
Luc Baetens : Dans notre analyse annuelle des sinistres, nous fournissons des statistiques sur les données actuelles relatives aux sinistres et aux coûts qui en découlent. L’impact sur ces données est clair. Une partie de l'analyse consiste à calculer le coût moyen des réparations. Ces derniers étaient déjà en hausse depuis un moment : durant les 5 années précédant 2023, les coûts de réparation ont augmenté d'environ 100 € au total. Toutefois, de 2022 à 2023, ces coûts ont encore augmenté de manière significative : le coût moyen des réparations avait augmenté de près de 40 €. Rien que la hausse des prix de l'année dernière représente donc plus du double des augmentations moyennes des années précédentes.

À combien s'élèvent les frais moyens de réparation ?
Luc Baetens : En 2023, les frais de réparation s’élèvent en moyenne à 657 €.

Y a-t-il des signes que cette tendance va s'inverser ?
Luc Baetens : Pas encore, malheureusement. Au contraire : les chiffres actuels indiquent que la hausse des coûts se poursuit. En 2016, le coût moyen avait dépassé pour la première fois la barre des 500 €. Il a ensuite fallu attendre 2022 pour atteindre la barre des 600 €. Aujourd’hui, nous atteignons déjà 657 €. Nous n'en aurons la certitude que lors de l'analyse de l'année prochaine, mais pour l'instant, nous estimons que les coûts de réparation dépasseront bientôt la barre des 700 €.

Quels sont les composants particulièrement concernés par ces coûts ?
Luc Baetens : Tant pour les véhicules neufs que pour les véhicules d'occasion, la situation est ici similaire à celle des années précédentes : le système électrique est le plus souvent touché par les sinistres, mais les sinistres les plus coûteux continuent de concerner le moteur. Dans l'ensemble, on perçoit une augmentation de la fréquence générale des sinistres. Une des raisons de cette augmentation est la complexité croissante de la technologie des véhicules : ce que les propriétaires de véhicules gagnent en confort grâce à des fonctions supplémentaires se répercute donc plus tard sur les coûts.

Que peut faire le secteur du commerce pour se prémunir contre ces coûts ?
Luc Baetens : Avec des chiffres en forte hausse, les frais de réparation peuvent rapidement devenir une charge imprévue. En outre, les questions de garantie et de gestes commerciaux peuvent rapidement susciter le mécontentement des clients. Cela peut non seulement nuire à l'activité d'un concessionnaire, mais aussi, le cas échéant, la mettre en péril. Les professionnels ont donc tout intérêt à se prémunir contre ces risques, par exemple en souscrivant une assurance garantie ou une assurance frais de réparation. Ces garanties permettent non seulement de compenser le risque financier proprement dit, mais aussi d'éviter les litiges avec leurs clients en cas de doute et d'assurer ainsi une plus grande satisfaction des clients. Pour ce faire, il faut toutefois que les produits soient calculés de manière fiable et qu'ils soient également rentables à long terme.

En dehors des sujets déjà abordés, qu'y a-t-il d'autre à dire sur CarGarantie en 2023 ?
Luc Baetens : En 2023, nous avons intensifié et développé nos coopérations avec les banques. Nous sommes leader sur ce marché, tant avec les banques captives qu’avec les banques non captives. En collaboration avec elles, nous développons des packs qui combinent le financement d'un véhicule avec une assurance de frais de réparation ou de garantie. En outre, nous avons continué de travailler sur la qualité de nos services pour toujours améliorer l’expérience de nos partenaires.

Quel rôle joue la qualité des services dans le choix d’une offre pour vos partenaires ?
Luc Baetens : CarGarantie mise en principe sur des produits économiques à long terme, dont le prix est calculé de manière fiable. Notre ambition est d'offrir des prestations premiums, qui sont ensuite combinées avec des conseils et des services premiums. Notre succès nous donne ici raison : dans notre enquête internationale de satisfaction, qui portait notamment sur cet aspect, nous avons obtenu de très bonnes notes. Ces résultats montrent que le prix est certes un facteur pertinent, mais qu'il n'est pas le seul, et qu'un bon service et un conseil personnalisé permettent de marquer des points auprès des partenaires comme des clients finaux.

Comment vous démarquez-vous de la concurrence en termes de qualité de service ?
Luc Baetens : Pour nous, notre approche de service complet reste au centre de nos préoccupations : nos partenaires peuvent être sûrs que toutes leurs demandes sont entre de bonnes mains chez nous. Nous sommes plus qu’une assurance : nous sommes des partenaires commerciaux et mettons l’accent sur la prise en charge sur place par notre service externe, qui collabore étroitement avec le secteur et les constructeurs en Europe. Du développement des produits aux services marketing en passant par l’assistance commerciale, nos partenaires peuvent tout nous confier et se concentrer sur leur activité principale.

D'année en année, le thème des voitures électriques est de plus en plus présent dans le secteur. Elles sont également un sujet de préoccupation majeur pour les assureurs, car on entend souvent dire que les véhicules à propulsion électrique sont moins souvent en panne et que les coûts de réparation sont donc moins élevés. Est-ce que c’est également ce qui ressort de vos données ?
Luc Baetens : Pour le moment, nous ne pouvons pas confirmer cette hypothèse. D'après nos données, les voitures électriques ont tendance à avoir des fréquences et des montants de sinistres comparables. Cela signifie également que les assurances de garantie et de frais de réparation ne sont pas moins importantes pour les voitures électriques que pour les voitures thermiques traditionnelles, car des dommages imprévus et importants peuvent également survenir. Il faut toutefois noter que les motorisations électriques ne représentent pour l'instant qu'une petite partie de notre portefeuille, nous ne pouvons donc pas encore tirer de conclusions statistiques fiables - ce que nous observons, c'est une première tendance.

À quel point la batterie est-elle affectée par ces sinistres ?
Luc Baetens : La batterie n'est normalement pas incluse dans la couverture des assurances garantie et frais de réparation pour les BEV. C'est pourquoi elle ne joue actuellement aucun rôle, du moins pour les dommages couverts par la garantie. Mais cela peut changer : nous analysons précisément dans quelle mesure il est possible ou judicieux de couvrir la batterie haute tension. Si elle devait être incluse à l'avenir, cela aurait bien entendu des répercussions sur les données relatives aux sinistres.

Quelles évolutions attendez-vous en 2024 sur le marché de l'occasion ?
Luc Baetens : Nous continuerons à voir une évolution vers les véhicules d'occasion certifiés. Dans un contexte de hausse des prix et d'insécurité croissante, les clientes recherchent la qualité et la fiabilité, et l'offre de véhicules d'occasion certifiés ne parvient toujours pas à satisfaire la demande. C'est pourquoi la remise en état professionnelle, ainsi que la mise en place d'assurances de garantie et de frais de réparation, est de plus en plus importante. Pour le secteur du commerce, il vaut donc la peine de miser non seulement sur la qualité, mais aussi sur une meilleure fidélisation de la clientèle : les véhicules d'occasion certifiés sont régulièrement amenés à l'entretien, ce qui améliore l'utilisation de l'atelier et fidélise les clients. Idéalement, le secteur de la distribution peut ainsi non seulement donner des signes de qualité, mais aussi maintenir le contact avec les clients jusqu'à l'achat de la prochaine voiture.

Y a-t-il d'autres thèmes qui, selon vous, seront pertinents cette année ?
Luc Baetens : Les voitures électriques ont déjà été évoquées. Les constructeurs chinois, qui tentent actuellement de s'établir sur le marché avec des prix plus avantageux et une bonne technologie haute tension, font bouger les choses. Les constructeurs traditionnels doivent réagir en conséquence. Cette évolution se poursuivra en 2024.

Le portefeuille de CarGarantie comprend-il des produits spécialement conçus pour les véhicules électriques ?
Luc Baetens : Évidemment. En 2022, nous avons lancé en Europe le produit CarGarantie Electric Drive. Il s'agit d'une assurance des frais de réparation pour les véhicules entièrement électriques, neufs et d'occasion, de toutes les marques. Electric Drive comprend une couverture totalement nouvelle pour les véhicules électriques.

 

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